Troarn, Basseneville et Bures


Dobro - Le raid du Major Rosewaere
Dobro - Le raid du Major Rosewaere

La prise de Troan faisait partie des objectifs du jour J fixés par le Général Montgomery. Le secteur était confié au 8ème bataillon anglais et à des Canadiens. Après une dispersion des parachutistes dans les marais de la Dives, un raid mené par le Major Rosewaere a permis de faire sauter le pont de Troarn. Toutefois les difficultés liées à la situation géographique et la résistance des allemands n’ont pas permis de tenir cet objectif. Une guerre de position s'en suit et les Allemands font évacuer la population le 6 juillet.

Les alliés ont ensuite tenté d’anéantir les chars allemands lors de l’opération Goodwood le 18 juillet.  Finalement, la libération du canton n’a été rendue possible que le 17 Août par la retraite des allemands après les combats qui ont eu lieu dans la basse vallée de la Dives et la percée de la   «Poche de Falaise ». 

 

 


Troarn - Témoignages

Quand ça a commencé à bombarder, mon père a dit : « ça y est, c’est le Débarquement ! Il faut aller dans les tranchées. » Les adultes sont rentrés

dans les tranchées. Nous, les gamins ont regardait cela, on les voyait comme en plein jour. On a vu tous les parachutistes tomber, il en est  tombé bien des centaines. Quelques planeurs passaient à ras, ils sont tombés quelque part dans les marais certainement, mais dans l’après midi, on n’est pas sortis.

Le matin du 6 juin, vraiment, il était 6 heures ½, 7 heures du matin, Madame Lefrançois sort, elle pleurait, parce qu’il y avait quatre ou cinq vaches de tuées. Et puis le long de la haie, il y avait son jardin, et le long de la haie, il y avait des roues de banneaux, des parachutistes qui sortaient de là. Ils étaient entre la haie et les roues. Ils s’étaient cachés là, tout le monde était content ! On sautait sur les parachutistes, Monsieur Léon Potel est allé chercher un litre d’eau de vie, et leur en a donné un coup. Ils ont failli étouffer ! Mais le chef a aperçu les bidons de lait et il a demandé s’ils pouvaient en avoir. Madame Lefrancois : « servez vous ! » Ils ont vidé la flotte de leurs bidons. Ils les ont tous remplis de lait. 

Gilbert Paysant

 

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Journal de Fernande James
Au jour le jour, des notes sur l'arrivée des premiers parachutistes anglais, les bombardements intensifs fin juin et l'évacuation avec ses nombreuse étapes début juillet
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Carnet Blondel
Le carnet de notes prises au jour le jour est photographié et repris tel quel dans ce document.
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Audition de Gilbert Paysant
Dans cette retranscription d'un enregistrement Gilbert Paysant retrace ce qu'il a vécu à l'arrivée des alliés à Troarn, "on y voyait comme en plein jour", il a accompagné les anglais vers la gare,... Evacué en juillet près de Gaillon dans l'Eure, il assiste au départ des derniers allemands qui tentent de traverser la Seine.
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Basseneville - Témoignage

Le 6 juin 1944, nous avons été libérés par les parachutistes canadiens à 3 heures du matin et le même jour les Allemands sont revenus à 10 heures. Nous sommes restés avec les Allemands. Le matin du débarquement, il y avait 11 morts dans la commune par les bombardements. Il y avait souvent des bombardements de jour et de nuit, par la marine et l’aviation. Une fois, on a eu un bombardement à Brucourt, quand les bombes ont commencé à tomber, on s’est couchés à plat ventre et quand on s’est relevés dans le champ toutes les vaches étaient éventrées. Un jour encore, lors d’un bombardement, j’ai senti comme une piqûre de guêpe, c’était un éclat en bout de course qui s’était mis dans le genou. Il a été enlevé avec un couteau et comme désinfectant on a utilisé du calvados

Michel Piel

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Témoignage de Michel Piel
"Je suis un enfant de la guerre ..."
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Dessin de Michel Piel pour le livre de Claude Doktor



Bures - Témoignage

5 juin 1944 :

Les avions sont partis d’Angleterre le 5 juin 1944 vers 21-22h, pour arriver sur la zone de parachutage à 23h50 (heure française) dans les dernières minutes du 5 juin.

Parachutage sur les zones de Ranville-Amfreville-Touffreville. Ils n‘ont pas été parachutés dans la bonne zone et le regroupement a nécessité du temps.

Parachutage de jeeps, dispersé et rapide.

Regroupement à Troarn du 8e Bataillon parachutiste et des groupes de sapeurs.

Cliff raconte qu’à Troarn, il a réquisitionné une jeep médicale pour continuer sa mission et se déplacer vers le pont.

 

Les missions :

Détruire les ponts sur la Dives et les lignes de chemin de fer.

La première mission était de faire sauter deux ponts en trois heures :

- 1er dynamitage : le pont sur la Dives à la sortie de Troarn.

Il s’agit du pont de Troarn à Saint-Samson. Cliff et ses camarades traversent Troarn [il s’agit de la célèbre équipée du Major Roseveare]. Ils tuent un Allemand. Les Allemands surpris ont eu un « temps de réaction ». Les britanniques sont mitraillés par des Allemands embusqués dans une maison située à droite dans la côte, à la sortie du pont, sur la N175. Ils étaient 6, mais laissèrent un blessé sur place (tombé de la jeep).

- 2ème dynamitage : Bures-sur-Dives.

Une jeune fille demande à Clifford si elle peut faire passer ses vaches. Il répond oui pour les vaches, et ensuite il fait exploser le pont.

 

À cet endroit a été dressé un petit monument. Pas de victime au sein du commando.

D'après Clifford Sadler

 

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Récit de Clifford Sadler
Clifford Sadler a participé à la destruction des ponts de Saint-Samson et de Bures le 6 juin 1944
« La Normandie, c’est un peu ma Patrie, j’ai nourri sa terre du sang qui s’est écoulé de ma jambe blessée »
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Des rues de Troarn et du Mesnil de Bures portent le nom de Résistants

Paul Quellec
Paul Quellec

Place Paul Quellec à Troarn

 Paul Quellec, gendarme à la Brigade de Troarn se livrait à des activités de résistant à l’insu de la plupart de ses collègues et de son chef. Le docteur Martin le décrit comme étant très allant, d’un dynamisme, d’une témérité et d’un patriotisme extraordinaire.

Traversant les lignes pour renseigner les armées alliées sur la position, l’armement et les effectifs de l’ennemi, il fut sur le point d’être pris à plusieurs reprises. Le 28 juillet 1944, il quitta Janville où il était réfugié, pour aller aviser les Anglais que les tirs faits sur cette commune étaient inutiles puisque l’ennemi ne s’y trouvait pas. Les tirs cessèrent, mais Paul Quellec ne revint pas de cette mission.

Son corps est découvert le 12 mars 1945, entre Saint-Pair et Janville. Il avait été abattu d’une balle dans la nuque. C’était un résistant de la compagnie Fred Scamaroni.

 « Son nom restera célèbre dans l’histoire de Troarn », écrit l’abbé Levasseur, curé-doyen de Troarn, dans le numéro 4 du Troarnais , bulletin paroissial d’avril 1945. De fait, le 19 août 1945, pour le premier anniversaire de la libération de Troarn, la commune donne son nom à la place du marché qui devient « Place Paul Quellec, héros de la Résistance ».

 Né le 14 février 1913 à Lézardrieux (Côtes d'Armor) de Jean Marie QUELLEC et de Marie LE BERRE

Epoux de Joséphine LE HOUEROU, le 3 novembre 1936 à Trédarzec (Côtes d'Armor) - 4 enfants

 Notice d'André Gérault, Président de l'association du patrimoine troarnais et burois

 

Rue Marthe Gibrat au Mesnil de Bures

 

Madame Marie, Madeleine, Louise, Marthe Dumalle est née à Vendômes (Loir et Cher), le 26 novembre 1884, de Pierre Dumalle et de Marie Dumalle, Veuve de Paul Gibrat. Elle est décédée à Bures, le 16 avril 1956.

Ils sont tous deux inhumés au cimetière de Bures sur Dives.

 Responsable de la Croix-Rouge Française, pour la région de Troarn, Mme Gibrat va être à l’origine de la création des équipes d’urgences, elle organise des cours de brancardage et d’initiation aux premiers soins.

 Notice d'André Gérault