Journal de la cidrerie Aveline à Dives-sur-mer


La cidrerie Aveline située à proximité du pont de Cabourg, abritait toute la famille Aveline. Fernande décrit les bombardements incessants, les mitraillages des avions, la peur qui règne ... 

La famille reste à Dives jusqu'au 3 juillet avant d'aller se réfugier dans la campagne à Saint-Léger-du-Bosc. Mais la situation n'est pas plus sûre dans l'arrière-pays.

 

Ce journal est suivi du récit de Pierre Aveline en évacuation à Saint-Léger-du-Bosc .Document retranscrit par sa fille Mme Charlot  



Journal de Fernande Aveline du 6 juin au 3 juillet 1944

6 Juin

1 H du matin :

Violents bombardements aériens – descente de parachutistes Cottage Divais et Cités Rouges – un avion anglais abattu en flammes Côte de Sarlabot.

2 H accalmie

4 H nouveau et plus violent bombardement – avions très bas sillonnant le ciel en tous sens

6 H Débarquement Ouistreham

7 H nouveau bombardement région Merville.

 

Journée relativement calme – beaucoup d’avions – pièces allemandes réduites au silence – patrouille incessante des avions anglais au-dessus de la mer – le soir descente de planeurs – Nuit calme.

Gendarmerie et Police ramassées à 3h du matin.

 

Mercredi 7 Juin

Toute la journée tir de marine intense – Anglais à Dozulé – Mr Fresnay trinque avec eux chez Patry – Le jeune Panel blessé par soldats Allemands dans les jardins – Quatre parachutistes réfugiés dans baraquement Cités – un a contracté broncho-pneumonie soigné par une infirmière – un autre homme blessé dans les jardins.

Les pièces de marine donnent toujours.

Nuit calme jusqu’à 4h du matin.

 

Jeudi 8 Juin

Réveil à 4 h du matin – grand passage d’avions – une bombe tombe sur le restaurant Lefèvre rue d’Hastings – la maison est pulvérisée – un blessé léger.

7 H du matin – combat d’avions – un avion anglais tombe sur le café Lassika (Lassica) rue G. Landry – une famille entière Corbet, le père, la mère, deux enfants sont carbonisés, l’aviateur anglais, un marocain et Lassica.

Fumée intense vers Riva.

Combat à la mitrailleuse – avions en piquet en direction du Bas-Cabourg.

6 H Bombardement Foucher de Careil par pièce marine.

7 H à 10 H – Gros bombardements marine et aviation côté Franceville – la DCA réagit violemment.

 

Nuit un peu plus calme jusqu’à 3h – à 3h les pièces de marine recommencent à tonner. Dans la nuit passage de mitrailleuse et de canons dans les Cités.

Les gens du Quai évacuent – les tirs de marine trop courts tombent sur l’usine et le bas de la côte.

Dans la journée de jeudi, plusieurs parachutistes Anglais blessés ont été ramassés par les Allemands.

 

Un parachutiste était tombé auprès de la maison de la gardienne Chapron à Périers – La bonne femme qui trayait ses vaches a eu la surprise de trouver l’Anglais qui s’était trainé jusque là où était également son vieux concubin âgé de 84 ans et gâteux. La bonne femme au lieu de le soigner, courut à droite et à gauche – Finalement, les Allemands vinrent chercher le blessé et l’emmenèrent aux abattoirs où il expira. Il est inhumé dans le champ derrière.

 

Après le départ de l’Anglais, la bonne femme voulut remettre de l’ordre dans son lit qui était maculé de sang. Elle y trouva un petit bâton d’environ 10 cm de long. Elle le fit voir à son concubin qui croyait trouver un produit alimentaire, le goûta et le trouvant bon le mangea. Un quart d’heure après il était pris de violentes coliques et expirait. C’était un produit pharmaceutique pour la cautérisation des blessures.

 

Les gendarmes et la police ont été relâchés.

Des ouvriers Divais qui travaillaient à Laigle ont été mitraillés. 4 morts.

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Journal de Fernande Aveline - 1944
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La famille Aveline lors de l'évacuation à Saint-Léger du Bosc

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Cartes d'approvisionnement - 1945