De nombreuses unités ont été engagées dans les combats autour de Bréville et du château Saint-Côme. Les Écossais du Black Watch qui ont mené l'assaut sur la colline de Bréville ont été décimés par les mortiers et mitrailleuses embusquées au sommet. A droite de Bréville, le château Saint-Côme les Allemands attaquent violemment les paras du 9 et écossais rescapés mènent un combat acharné. L'arrivée du Major Hill et de ses canadiens permet de les repousser. Après une nouvelle attaque, le village en flammes est libéré le 13 juin.
La prise de Bréville a coûté des centaines de morts et de blessés.
Nous demeurions au Bas de Bréville, où mon père est né le 10 juin 1897, et moi le 30 décembre 1936.
A 300 mètres de chez nous, dans le chemin des « Basses-Terres», les Allemands avaient construit un relais central pour le téléphone. A 3 kilomètres de là, à Merville étaient édifiées les fameuses batteries qui devaient être détruites en priorité aux premières heures du débarquement. Celles-ci étant la cible de nombreux raids aériens, le 9 mai, un bombardement de nuit destiné aux batteries, fut complètement loupé et détruisit en partie une ferme à 800 mètres plus au sud, sans faire de victimes.
Mon père nous fit descendre pendant 20 minutes dans un abri qu’il avait creusé avec l’expérience acquise dans les tranchées en 14.. (Il avait une forme de U avec une entrée dans la cour et une sortie dans le fossé et pouvait abriter plusieurs personnes..).
Le 20 mai vers 23h, nouveau bombardement sur Merville un peu plus précis. La ferme des Ganerait fut très touchée. Avec papa et des voisins nous nous sommes rendu sur les lieux. Ce n’était pas beau à voir : une femme qui était coincée sous les décombres, hurlait de douleur et se faisait engueuler par un officier allemand… elle fut quand même dégagée, les jambes brisées. Le bruit infernal des dizaines et des dizaines de bombardiers nous survolant était effrayant. A chaque bombardement nous courions nous réfugier dans l’abri, car souvent des éclats de bombes atteignaient la maison. Il reste encore un de ces éclats dans la porte de la cuisine : un soir, alors que ma mère faisait cuire une omelette, des éclats ont pulvérisé les vitres de la fenêtre ! Nous avons eu une omelette aux débris de verre donc pas de repas !
A l’époque, mon père se déplaçait avec sur son vélo, un superbe bouquet de pois de senteur bleu blanc rouge attaché au guidon. Non mais !!!
Le 5 Juin, les événements précipitèrent notre départ pour le haras de Saint-Côme. A cause des bombardements incessants, et surtout à cause des Allemands qui nous promettaient de nous balancer une grenade dans l’abri !
Jacques Courcy
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