Dans la nuit du 17 au 18 août, le Général Gale décide de scinder sa division pour suivre deux routes.
Celle de la côte est ouverte depuis Sallenelles par les Belges de la Brigade Piron et les paras de la 6ème aéroportée.
La route du Sud est confiée aux autres bérets rouges et aux commandos qui iront de Troarn vers Pont-Lévêque par la RN13.
Le 20 août 1944 les Allemands s'enfuient après avoir incendié Dozulé.
La veille du 6 juin, les troupes allemandes avaient réquisitionné tous les ânes pour les emmener à Dramart pour rentrer les munitions dans les blockhaus, certainement ils pressentaient le débarquement. La nuit du Débarquement, on l’a passée dehors, c’était intenable dans les maisons, tellement la terre tremblait. On est sortis dehors, on s’est mis sous un arbre, une partie de la population de Dozulé avait fui les maisons de peur. On se retrouvait dehors, le ciel était en feu à peu près partout, les avions qui avaient largué les planeurs nous survolaient, on se demandait bien ce qui se passait.
Vers 6 heures du matin, ils ont bombardé Goustranville, la terre tremblait de partout ! Je crois qu’il y a eu une dizaine de morts à Goustranville. Au matin du 6 juin, un planeur était tombé à Angerville. Les commandos ont remonté la nationale et sont arrivés dans le bourg sans combat. Dans Dozulé, ils ont mitraillé une voiture allemande, ils ont dû faire un prisonnier qu’ils ont emmené avec eux et qu’ils ont tué du côté de la cidrerie vers Putot-en-Auge. C’était un Allemand qui était à la gendarmerie. Les commandos avaient mis un fusil mitrailleur en position devant l’église et d’autres sont allés voir ce qu’il se passait. Devant chez M. Patry, ils ont mitraillé une voiture allemande et ont tué tous les occupants et ils sont partis pour rejoindre leurs lignes. Est-ce qu’ils ont rejoint leur ligne ? je ne le sais pas.
Il y a eu de nombreux parachutistes qui sont arrivés par là, ils ont dû confondre l’Orne et la Dives, ils étaient bien trop par là et des planeurs ont atterri dans les arbres au château de Grangues. Ce matin du 6 juin, mon père et M. Guillou sont montés en vélo vers Dramart croyant récupérer leurs ânes mais ils n’ont rien retrouvé, les Allemands les ont gardés, la bataille a duré deux mois.
Les Allemands avaient fait un stock de munitions dans le bois de Dozulé, ils réquisitionnaient des agriculteurs qui chargeaient les munitions dans le bois et ils attendaient la nuit pour les emmener sur le front à Bavent. Ils ne crânaient pas, les gars ! Il était interdit pendant l’occupation d’élaguer les haies pour que ça fasse des tonnelles pour se cacher dessous. Ils étaient camouflés. Entre la mi-juin et le 25 juillet quand on est partis, on constatait que ça bougeait.
On voyait les chars qui prenaient position dans les côtes, on voyait bien que le front s’approchait mais ça a demandé du temps, Dozulé n’a été libéré que le 21 août.
Jean Louise
Les témoins de Dozulé : André Gouedard, Marcel Lemaitre, Jean Louise et Janine Gaugain ainsi que des photos d'Eugène et Fernande Postel en 1944
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"La Dives, un fleuve pour la liberté"
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