Louise Cardelec (née Lépaule) est marchande de cycles sur la place du Marché à Dives-sur-Mer. Mariée à Gustave Cardelec, le couple a une fille.
En octobre 1942, elle rejoint le mouvement ORIN créé par Aimable Lepeu, biologiste à Dives-sur-Mer qui habite juste à côté du magasin dans la pharmacie de la place avec son épouse Gabrielle Lepeu, pharmacienne.
Le mouvement est bien implanté dans le centre de Dives-sur-Mer avec : Jane Louis et son mari Maurice Louis qui tiennent la boucherie voisine, Jean Poppé photographe, Roger Dypre boulanger., Albert Manson architecte municipal... Ils viennent en aide aux réfractaires. Louise fournit plus de cent fausses cartes d’identité pour des réfractaires au STO. Louise héberge un réfractaire pendant six mois et en cache plusieurs dans des fermes de la Mayenne et du Calvados.
À partir d'octobre 1943, Aimable Lepeu rejoint le réseau Zéro-France créé à Roubaix (Nord) en juillet 1942. Louise Cardelec est agent de liaison et se rend à plusieurs occasions à Paris pour transmettre des courriers et les renseignements sur les constructions édifiées par les Allemands sur la zone côtière.
En mars 1944, à la demande de madame Lepeu, elle recrute trois hommes pour l’accompagner et aller chercher des armes à Niort.
Accusée d’espionnage pour les alliés, détention d’armes et émission de radio
Louise Cardelec témoigne au procès des collaborateurs à Caen en 1946 :
"Le 25 avril 44, à 8 heures du matin, trois hommes sont venus frapper à mon magasin. Je leur ai ouvert. Ils sont entrés tous les trois chez moi. Parmi eux se trouvaient Brotot et deux Allemands. Un Allemand qui paraissait être le chef a dit qu’il m’arrêtait. On m’a fait monter dans une voiture stationnée près de chez moi dans laquelle madame Louis est montée à son tour quelques instants plus tard. On nous a emmenées à la Kommandantur de Cabourg, puis de là, à Caen rue des Jacobins. Nous avons subi un interrogatoire d’identité, puis le même jour, j’ai été incarcérée à la maison d’arrêt. L’arrestation s’est opérée très vite. Je me souviens que l’un des trois hommes « un petit blond » s’est frotté les mains en disant : « Je suis content ». Lors de mon interrogatoire un des trois hommes, un jeune blond, a dit qu’il était venu plusieurs fois à Dives pour me faire parler, mais il a reconnu de n’avoir pas réussi.
J’ai été interrogée deux fois. Je n’ai pas été battue. J’ai été déportée à Ravensbrück d’où j’ai été libérée par les Américains."
Article du journal Ouest France le 10 février 1960
Une Divaise à l’honneur
Nous apprenons la prochaine nomination au titre de chevalier de la légion d’honneur à titre militaire d’une habitante de notre ville, Madame Cardelec. Précisons que cette décoration si méritée viendra s’ajouter à la croix de guerre 39-45 française, la croix de guerre belge, médaille militaire belge, médaille de la résistance belge, médaille commémorative française 39-45, médaille de combattant volontaire de la Résistance.
Déportée résistante, madame Cardelec est assimilée au grade de sous-lieutenant.
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