Henri Sanson (1912 - 1945)


Henri Sanson, né à Arno en Espagne, est nommé greffier de la Justice de Paix à Dozulé en octobre 1937. 

Il est incorporé au service de météorologie de l’Armée en septembre 1939.

Il entre au réseau de résistance HECTOR en avril 1941 par l’intermédiaire de Louis Bedel, chef de secteur. Après l’arrestation de ce dernier en 1941, il rejoint le mouvement ORIN créé par Aimable Lepeu de Dives-sur-Mer, puis le réseau Zéro-France en octobre 1943. Très actif, il participe à des actions risquées de liaison avec les Alliés en mars 1944 et accueille un opérateur radio du réseau. 

Arrêté par la Gestapo à son domicile, le 27 avril 1944, il est déporté en Allemagne et meurt en déportation à une date inconnue.

Henri Sanson était marié, père de 3 jeunes enfants. 



Agent de renseignements aux réseaux Hector, Orin puis Zéro-France

“En 1943, mon patron, Gaston Dollat, me demandait de regarder si les canons installés étaient du 47 ou du 75 et j’allais rapidement lui donner les informations. Henri Sanson venait voir mon patron, rue des Bains à Houlgate, à bicyclette et il transmettait les informations qu’on lui donnait en Angleterre. Si c’était un petit canon, on parlait de poirier, pour un gros canon, c’était un pommier.” Bernard Gardin - Houlgate

Documents SHD Caen et Vincennes


Arrêté le 27 avril à Dozulé, déporté, mort en déportation, disparu...

Emprisonné à Caen avec Bernard Duval qui raconte :

“Il sut, dès le début, masquer la grande inquiétude qui l’habitait. Son arrestation laissait sa femme seule avec trois enfants en bas âge dont le dernier n’avait que quelques mois. Notre tête tondue, à Jean-Pierre Voidies et moi, l’interpella et faisant allusion à son nom, parodiant un verset de l’Ancien Testament, il nous dit qu’il allait falloir qu’il pousse les murs de la cellule avant qu’il n’ait les cheveux coupés. Mais dès le lendemain de son arrivée, le geôlier est venu le chercher. Peu de temps après, Sanson est revenu dans la cellule, la tête rasée. C’est foutu ! nous dit-il.”

Henri Sanson est déporté en Allemagne en juin 1944. “Arrivé à Mauthausen, venant de Sachsenhausen vers le 26 février 1945, il était encore en bonne santé au milieu de mars à Güsen. Il a travaillé au bétonnage des galeries d’une usine souterraine Messerschmitt et est entré milieu d’avril à l’infirmerie de Güsen II, un kommando dépendant de Mauthausen, d’où, disent les témoins, on ne sort jamais vivant...”

Documents Arolsen et SHD Caen


Une longue lettre écrite en 1945 par le père d'Henri Sanson pour ses petits-enfants

Après la disparition tragique d’Henri Sanson, son père a tenu à écrire une longue lettre destinée à son petit-fils Jean-Claude pour lui dire qui était ce père qu’il aura si peu connu. À son tour, en 2025, Éric, le petit-fils d’Henri Sanson, a accepté de partager ce document.