Cabourg


Image -Brigade Piron
Image -Brigade Piron

Le réseau Zéro-France comptait à Cabourg plusieurs de ses membres, Pierre Dupont était un des lieutenants de l'organisation. Il fut arrêté au printemps 1944 avec d'autres résistants. Début juillet 44, les Allemands perquisitionnent la ferme Vermughen dont les propriétaires ont caché des parachutistes égarés dans les marais de la Dives. Des arrestations ont lieu, suivies d'exécutions. 

 

Cabourg est libérée le 21 Août par les Belges de la Brigade Piron, sous commandement britannique de la 6ème division aéroportée. 

 


Extrait du journal d'un Cabourgeais

28 mai 44 : Dimanche de la Pentecôte

Depuis le lever du jour nous percevons le bruit de détonations inhabituelles. Au fracas des bombardements aériens, se mêle celui de la canonnade : les coups de départ, le sifflement des obus passant au-dessus de nos têtes, puis l'écrasement de ceux-ci vers Houlgate.

De temps en temps une fusée éclairante illumine l'espace : chacune d'elles,pendant une ou deux minutes, nous vaut d'y voir comme en plein jour. Dans le lointain à l'ouest, on entend le pilonnage de la côte par l'aviation alliée : c'est un roulement de tonnerre à peu près ininterrompu.

 

Au petit jour, on assiste au spectacle quotidien du passage de l'aviation alliée, venant de Grande-Bretagne et filant vers le centre de la France. Plusieurs centaines de bombardiers passent au-dessus de nos têtes, en formations massives, dans un ordre impressionnant.

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Lundi 5 juin 44

Vers minuit, le bombardement s'intensifie. Il semble que toutes les maisons sont appelées à s'effondrer bientôt, alors toute ma famille préfère se lever et se mettre à l'abri dehors dans le jardin. Peu à peu, les éclatements de bombes se rapprochent tout en paraissant provenir d'une distance respectable. Tout à coup, un chapelet de bombes tombe dans les environs immédiats, en un bruit terrible. Il semble que ces bombes sont tombées dans le jardin du Casino; mais comme il y a 8 jours, la circulation étant interdite, il  n'est pas possible d'aller aux renseignements.

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Collection Brière - Herry
Collection Brière - Herry


La ferme Vermughen dans les marais de la Dives

Mercredi 5 juillet 44

A l'aube ce matin, une formation allemande d'une cinquantaine de soldats, armée d'un canon, se présente à la ferme Vermughen, au Bas-Cabourg, et encercle rapidement l'ensemble des bâtiments.

Un certain nombre de parachutistes anglais (supposent-ils) y seraient hébergés depuis le débarquement. Perquisition en règle naturellement. Les Allemands, à défaut de parachutistes, ont-ils trouvé quelque chose de compromettant ? On ne sait. Toujours est-il qu'ils arrêtent la famille Vermughen au complet : père, mère et leurs deux jeunes filles.

Dans la même journée, une série d'arrestations en chaîne, fait suite à l'opération du matin, tant à Cabourg qu'à Dives.

A Dives, c'est le Chef du Centre de Jeunesse, arrêté avec sa femme puis l'abbé Leclerc, vicaire de la paroisse.

A Cabourg, ce sont les deux frères Wander et leur oncle Duval, marchand de charbon.

Les Allemands ne retiendront pas les femmes, elles seront relâchées dans les jours qui viennent.

Quant aux hommes, hélas !  Pas un seul n'échappera, quelques jours  plus tard à l'effroyable tragédie de St-Pierre-du-Jonquet, où les dépouilles de quelques-uns d'entre eux pourront être identifiées lors du charnier du marais, dans quelques mois.

 

Jeudi 6 juillet

Après leur opération d'hier matin, les Allemands avaient laissé des sentinelles pour interdire toute approche de la ferme Vermughen. Ils sont revenus ce matin : quelques bidons d'essence, une allumette et toute la ferme est en peu de temps la proie des flammes. Sont encore debout quelques murs calcinés mais tout le reste a été complètement anéanti.

A la suite de cette affaire, les Allemands font évacuer toutes les fermes, toutes les maisons des gardiens d'herbage, réparties sur le marais. Il est évident qu'ils ont quelque motif à le faire, car bien des cas de pilotes d'avions abattus ou plus récemment, de parachutistes, ont trouvé une solution dans un accueil très bienveillant de ces maisons.

Adrien Vermughen et son épouse
Adrien Vermughen et son épouse

Adrien Vermughen sera exécuté à Saint-Pierre du Jonquet, il sera retrouvé dans le charnier qui contient 28 corps de résistants fusillés par les Allemands en juillet 44.

Voir le dossier Massacre à Saint-Pierre-du-Jonquet


Témoignage de Paulette Héron, résistante

"La Résistance est avant tout la volonté de défendre et de restaurer les libertés, la dignité et les valeurs humaines" nous dit Paulette Héron.

 

Pourquoi je suis rentrée dans la Résistance ? J’ai rencontré une troupe de SS en sortant de chez moi, ils défilaient au pas, ils étaient habillés en noir avec des bottes bien cirées et qui claquaient, et ils chantaient alors je me suis dit

« c’est ça qui va nous arriver ? »

Plus tard, j’ai rencontré des gars qui m’ont demandé si je pouvais les aider. Ils appartenaient au réseau Buckmaster, un réseau polonais initialement dirigé par des Anglais. J’ai signé mon engagement dans les Forces Françaises Libres le 2 janvier 42. J’étais à Caen dans le réseau Arc-en-ciel, un réseau de renseignements dans la tendance de Tourma-Vengeance. Quelque temps après, ils m’ont obtenu un poste au standard téléphonique de la Préfecture. J’avais ainsi le relais entre la préfecture régionale de Rouen et celle de Caen.

Jean Héron qui est devenu mon mari était le chef du secteur pour toute la Normandie. Nous devions surveiller les mouvements des troupes allemandes et les installations sur les côtes, transmettre les renseignements à Londres, …

 

Nous étions une soixantaine dans le réseau. Beaucoup d’entre eux ont été fusillés le 6 juin 1944 à la prison de Caen. Mon père, Paul Leconte, faisait partie des 90 fusillés ce jour-là.

Paulette Héron



Cabourg - Récits et témoignages

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Souvenirs d'une résistante, Paulette Héron
Paulette Héron a reçu de nombreuses décorations après la guerre pour avoir été particulièrement active au service de la Résistance : Légion d’honneur à titre militaire, Chevalier de l’ordre national de la légion d’honneur, Chevalier de l’ordre national du mérite, Croix de guerre, médaille de la Résistance, Croix de la vaillance polonaise et médaille de la résistance polonaise...
Paulette Héron - Cabourg.pdf
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Souvenirs de Thérèse Sellier à Cabourg
Thérèse Sellier habitait avec ses parents à Cabourg où ses parents, artisans, avaient une petite entreprise. Ils cachaient un jeune résistant communiste divais, Roger Guyon, il était planqué derrière les poubelles !
Thérèse Sellier Cabourg.pdf
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Récits de vie d'Henriette Fressonet à Cabourg
Extraits du livre « Aux Galets de mer » récits de vie de 1926 à 1949 par Henriette Fressonnet.
Henriette habitait Cabourg, ses parents y tenaient un commerce « Les galets de mer ». jusqu’en 1943, dans une des maisons les plus importantes du quartier. En 1944, la famille est installée dans la cidrerie « Roland Giret » que le père a construite.
Henriette Fressonnet Cabourg.pdf
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La libération de Cabourg, Dives et Houlgate
En 1945, le journal Le Progrès relate la libération des communes d'après M. Tessier.
Extrait Le Progres 18 Aout 1945.pdf
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Pierre Dupont, un membre du réseau Zéro-France

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Journal Le Progrès du 22 décembre 1945
A l'occasion des obsèques de Pierre Dupont, résistant du réseau Zéro-France, le discours d'Aimable Lepeu, chef du réseau et la citation de Pierre Dupont et des membres du réseau Zéro France
Citation décernée à Pierre Dupont.pdf
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